La direction des aliments de Santé Canada propose de mettre à jour certains seuils de tolérance pour l’arsenic et le plomb dans un certain nombre de boissons disponibles à la vente au Canada et notamment l’eau embouteillée.
L’arsenic et le plomb sont présents dans l’environnement à de faibles taux du fait de leur présence naturelle et comme une résultante de certaines activités humaines, et notamment l’activité industrielle. Les très faibles teneurs en arsenic et en plomb dans les aliments vendus au Canada sont stables depuis plusieurs années, et ces quantités traces correspondent généralement à l’accumulation observée dans l’environnement.
Santé Canada propose de réduire les seuils maximaux tolérés pour le plomb dans les jus et nectars de fruits, ainsi que dans les boissons prêtes à consommer à un niveau inférieur ou égal à 0,05 ppm (partie par millions) ou milligramme par litre, soit une tolérance quatre (4) fois plus basse que celle actuellement adoptée. Santé Canada propose également que le seuil maximal de plomb dans toutes les eaux embouteillées soit abaissé à 0,01 ppm (partie par million) ou 0,01 milligramme par litre.
Ces niveaux ont été jugés comme possibles à atteindre et sont en accord avec les normes proposées par la Commission du Codex Alimentarius, l’organisation internationale de normes alimentaires.
Pour l’arsenic, l’emphase a été mise sur le jus de pomme et l’eau embouteillée. Le jus de pommes est considéré comme le jus le plus fréquemment consommé par les enfants au Canada et a donc naturellement fait l’objet d’une attention particulière. En effet, ce jus pourrait représenter une source non négligeable d’exposition à l’arsenic pour cette population vulnérable. Santé Canada propose donc que la concentration maximale tolérable pour l’arsenic total dans le jus de pomme et l’eau embouteillée soit abaissée à 0,01 ppm (partie par million) ou milligramme par litre. Proposer un seuil pour l’arsenic total, plutôt que l’arsenic inorganique (qui est la forme toxique de l’arsenic) permet d’avoir une mesure encore plus protectrice. Cela permet également aux acteurs industriels alimentaires d’être plus en mesure de se conformer à ce seuil, du fait de la disponibilité d’une variété de méthodes de mesure d’arsenic total (à l’opposé de l’arsenic inorganique pour lequel les méthodes sont plus complexes, donc potentiellement moins accessibles à tous).
La justification des propositions de Santé Canada et les documents de consultation sont disponibles sur les pages Aliments et Nutrition de Santé Canada.
Abaisser ces seuils de tolérance s’harmonise avec l’engagement général de Santé Canada à réduire l’exposition alimentaire aux contaminants et au plomb et l’arsenic en particulier, à des niveaux les plus faibles possibles et que l’on puisse raisonnement atteindre (principe du niveau ALARA)
La consultation est actuellement ouverte et les commentaires peuvent être envoyés à la direction des aliments de Santé Canada, Bureau d’innocuité des produits chimiques, jusqu’au 1er septembre 2014.